J’ai fait un burn out maternel

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J’ai fait un burn out maternel

Aujourd’hui, j’écris un billet que j’hésite à écrire depuis des semaines. Comme tu le vois dans le titre, j’ai fait un burn out maternel. En tant que professionnelle de Petite Enfance, j’avais peur d’en parler. Et puis, je me suis dis qu’en fait, c’était important de briser les tabous.

Personne n’est à l’abri, et il ne faut pas avoir honte. Car en fait, si on en arrive à cet état d’épuisement, c’est parce qu’on est des bonnes mamans !

maman

 

Comment suis-je arrivée à faire un burn out maternel ?

Le burn out maternel est une dépression maternelle. On peut le définit comme un syndrome d’épuisement qui entraîne de grandes souffrances psychologiques et physiologiques. Progressivement, la fatigue, la surcharge mentale et le stress vont s’installer et se répercuter sur toute la famille.

Pour replacer le contexte, je vais vous parler de ma petite vie.

2018

Je déménage en Bourgogne avec ma famille. Mes enfants avaient 3 ans et demi et 4 mois. Cette année là a été difficile. Ma fille était allaité à la demande, jour et nuit. Mon fils faisait régulièrement des tempêtes émotionnelles très impressionnantes et très longues (30-40 min). Je culpabilisais beaucoup de ne pas réussir à l’aider mieux.

C’est en fin d’année, alors qu’il rentrait en moyenne section que nous nous sommes posé la question du haut potentiel. En parallèle, je décide tout doucement de préparer ma reconversion d’auxiliaire de puériculture vers mon métier actuel de conseillère périnatale.

 

L’année 2019 passe.

Toujours tumultueuse avec mon petit zèbre malgré un accompagnement qui nous a tout de même bien aidé. Une petit fille qui ne fait plus ses nuits, avec de nombreux réveils. J’ai tenté plusieurs méthodes que je connaissais, et d’autres que j’ai découvert en court de route. Souvent, j’ai envie de partir, parce que je n’en peux plus, je me sens seule…

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Septembre 2019

C’est la fin de mon congé parental. Il est temps de reprendre le chemin du travail, et donc pour moi, l’entrepreneuriat. Je choisi de me faire aider pour créer mon entreprise. A côté de ça, la scolarité de mon fils est chamboulée pour être adapté à son rythme (et la dessus, nous avons beaucoup de chance). Mais il n’accepte pas que je travaille, il me fait de très grosses crises les jours de cantine, où les jours où je pars en RDV.

Les professionnelles qui gravitent autour de lui me demandent si je ne peux pas repousser mon projet, si je ne peux pas lui éviter la cantine. Mais, je m’y refuse. Je ne suis pas qu’une mère. J’ai envie, et besoin de travailler. Mais je culpabilise encore.

Aussi, l’une d’elle me fait même comprendre que mon fils est trop anxieux pour ses 5 ans, que je dois le materner comme un tout petit, mais comment rassurer un enfant qui s’inquiète que dans 5 milliards d’années le soleil cessera sa lumière et que la vie sur Terre est compromise? Bref, je culpabilise et je me sens nulle comme mère. Pourquoi ai-je fait un petit zèbre tout cassé que j’emmène de spécialiste en spécialiste ? Pourtant, j’ai tout fait, depuis la grossesse pour que ça se passe au mieux pour lui, qu’est ce que j’ai raté ?

Et Minimiss ne fait toujours pas ses nuits, et voilà que le coucher se chamboule et elle met une heure, voir plus pour rejoindre Morphée. En plus, avec les humeurs de son frère, ce n’est pas facile de passer plus de temps avec elle. Ouf, elle va un peu à la crèche, mais je dois choisir entre souffler et en profiter pour travailler, bien-sûr… j’opte pour le boulot …

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Décembre 2019 et janvier 2020

Je suis de plus en plus fatiguée et agacée par les crises, les pleurs, la pression, gérer tout au quotidien, penser à tout, tout le temps pour mes enfants, me poser toujours plus de questions, me demander si je fais bien, gérer ma création d’entreprise, ma vie d’épouse aussi…

Je galère, je m’épuise à petit feu. Pourtant, je ne demande pas grand chose ! Je veux un peu de temps pour moi, pour faire des choses que j’aime, pourquoi personne ne m’aide ! Pourquoi personne ne le voit ?

Les mauvaises nouvelles s’enchaînent autour de moi. Cela me stresse encore plus, mais j’essaie de le cacher pour ne pas inquiéter mes proches, pour les soutenir au mieux.

Je démarre mon entreprise, ma conseillère me dit que c’est le moment, alors je fonce, et je me jette dans le travail dès que je peux.

J’attrape la scarlatine… Mais d’où elle sort ? Elle n’est pas la bienvenue… Elle me rajoute une fatigue énorme, c’est affreux…

Je suis au ralenti, je ne supporte plus personne, ni mes enfants, ni mon mari, je n’arrive à rien…. Je m’enferme dans ma petite bulle, je ne veux voir personne, je n’ai envie de rien, juste qu’on me fiche la paix et je pleure souvent, je crie beaucoup trop ….

Un jour, je finis par exploser, les mots sont durs et ils font mal … Je finis par aller chez le médecin…

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Il ne faut pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années !

Face au médecin, je lâche un « j’en peux plus, je ne sais plus comment faire, j’y arrive plus toute seule ». Alors il m’écoute. Et c’est lui qui lâche le mot : « Vous êtes en épuisement maternel, c’est un burn out« . Au fond de moi, je le savais bien… Mais qu’un « inconnu » me le dise, ça fait du bien, et on réalise vraiment.

Surtout, aucun jugement, aucun conseil à la con « moi à ta place…. » « je connais j’ai vécu ça, moi je…. »

Non un discours bienveillant, des bons conseils : Prendre du temps pour moi et surtout commencer par me REPOSER ! Cela va prendre du temps, mais c’est important.

Autant te dire, qu’une fois rentrée chez moi, j’ai pleuré pendant une paire de jours encore. Et puis, j’ai commencé à appliquer la « thérapie positive » que m’a conseillé le médecin.

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Et après ?

  • J’ai mis mon début d’activité professionnelle en sourdine. J’ai coupé tout pendant quelques semaines. Puis, j’ai repris petit à petit. J’avance doucement, mais surement. Après tout, je me crée un projet de vie, et une vie ça dure longtemps !
  • J ai pris le temps de me reposer. Et c’est difficile ! J’ai besoin d’être en activité tout le temps. Alors les siestes…. c’était dur, mais nécessaire. Je me couchais dès que possible pour dormir le plus possible car les nuits étaient encore bien rudes.
  • J’ai pris le temps de partager des moments avec mes enfants. Et malgré tous les sales moments, une chose est sûre, les enfants vous aiment d’une force sans nom.
  • J’ai pris le temps de travailler sur moi. Je tiens un carnet de pensées positives, pour ne garder chaque jour le meilleur, même si certains jours ce n’est que le soleil qui brille. J’ai suivi des séances d’hypnose (merci Youtube) qui m’ont fait beaucoup de bien !
  • Je profite chaque jour, de petites opportunités. La journée est difficile, c’est ok, mais je vais me prendre 5 min pour moi, ou faire quelque chose qui me fait du bien, même avec les enfants, comme par exemple, manger mon plat préférée !
  • J’ai lâché prise !!! Le ménage n’est pas fait, tant pis, il ne se sauvera pas. Les enfants éparpillent leurs jouets partout, tant pis, ils jouent tranquillement c’est bien, on rangera plus tard.
  • Je délègue !!! Je demande à mon cher et tendre de prendre le relais, avec les enfants et avec les tâches du quotidien. En fait, je n’attends plus qu’il le fasse de lui même, je lui demande, point barre. Au moins, il sait quand et comment j’ai besoin d’aide. Je n’attends plus qu’il devine par lui même que j’ai besoin d’un coup de pouce.
  • Je n’ai pas la possibilité de faire garder mes enfants par la famille, alors je profite de la crèche, dès qu’une place se libère, j’essaie d’y déposer ma fille. J’ai pu me reposer, prendre du temps pour moi, et travailler au calme.
  • Je ne suis plus seule ! En plus, de quelques amies proches, je me suis inscrite sur un groupe de soutien. Des mamans, qui comme moi, sont en dépression. On parle, on se soutien, on s’encourage. Et ce groupe m’a fait beaucoup de bien.

D’une part, pour ma propre « guérison », et d’autre part, pour mon travail. En ayant vécu un burn out, je ne comprends que mieux ce que certaines mamans peuvent vivre. Et en ayant vécu la même chose, je sais comment orienter mes conseils pour aider les mères.

 

Enfin…

Les jours ne sont pas devenus rose bonbon et remplis d’arc en ciel. Il y a des jours ensoleillés, des jours gris et des jours d’orage. Un jour après l’autre, c’est mon credo. Cela dit, une chose est sure : l’épuisement maternel n’est pas un statut fixe à vie et aussi les enfants  grandissent, donc cela évolue !

Le burn out fait parti de ma vie de maman. J’ai remanié mon organisation (et avec ce confinement imposé, et ce n’est pas plus mal). Je profite plus de MA vie. J’ai vraiment voulu tirer quelque chose de positif de tout cela.

En tout cas, si vous êtes en difficulté, sachez que vous n’êtes pas seule !! Il ne faut pas avoir peur de se faire aider, bien au contraire.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout, si tu es toujours là. Coucher des mots sur mes maux n’a pas été facile. Même si je me sens mieux, et si je me sens différente, les émotions sont encore fraîches. Maintenant, je veux vraiment aider encore plus de mamans à retrouver le plaisir d’être mère, retrouver une vie qui leur convient.

Alors si toi aussi tu es en difficulté, n’hésite pas me contacter pour être accompagnée.

Retrouve d’autres articles de la vie de parent ici.

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Et toi, quelles sont tes difficultés de parent ?

N’hésite pas à me laisser un commentaire !

@ bientôt !

angie

 

 

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3 réponses à “J’ai fait un burn out maternel”

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  2. Avatar de Caroline
    Caroline

    Bravo d’avoir eu le courage de l’écrire. Le vivre doit être douloureux mais l’écrire est je pense nécessaire pour une guérison.

    On a tous des moments difficiles mais clairement les mères en ont beaucoup plus que les autres.

    Courage à nous toutes et encore plus à vous les mamans qui passez par le burn out maternel.

    Bises

  3. Avatar de Angie
    Angie

    @caroline merci pour ton message, merci pour ton soutien tout au long des ces mois difficiles 💙

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